Une nouvelle stratégie pour une nouvelle décennie
Les droits de l'Homme ne doivent jamais être tenus pour acquis. Nous devons continuellement œuvrer à les défendre et à les préserver. Ces dernières années, nous avons observé la fragilité de l'État de droit et d'autres valeurs fondamentales dans nos institutions démocratiques que les Européens partagent avec de nombreux autres endroits dans le monde.
Forte du Traité de Lisbonne, qui place la Charte des droits fondamentaux de l'UE sur un pied d'égalité avec les traités, la protection des données est devenue, au cours de la dernière décennie, un rempart pour la plupart, sinon pour tous les droits et libertés démocratiques. Cela est particulièrement important pour les personnes en situation de vulnérabilité, telles que les enfants et les personnes âgées, les patients ou les malades mentaux, les demandeurs d'asile ou même les employés dans certaines circonstances de déséquilibre des pouvoirs.
Les avancées technologiques, résultant de l'ingéniosité humaine et de la capacité à tirer des enseignements de l'expérience, sont, de nos jours, particulièrement pilotées par les données personnelles. Les entreprises qui ont exploité ces technologies sont devenues les plus profitables, dominant non seulement leurs marchés respectifs mais aussi les flux d'informations mondiaux. Le choix des consommateurs est désormais très restreint et les services populaires n'ont souvent pas été conçus dans l’esprit du cadre juridique de l'UE. Les gouvernements sont également désireux d'exploiter les technologies qui promettent innovation, efficacité et rentabilité. Dans le même temps, les technologies conçues pour accroître la commodité et la prospérité - du ciblage comportemental à la reconnaissance faciale - permettent désormais aux États autoritaires de renforcer et d'exporter leur modèle opportuniste de surveillance, de répression et de censure.